Tuesday, July 7, 2020

MYSTIQUE CONTEMPORAINE : La nouvelle mystique de MAAM et la mystique chrétienne.


Les jeudi 17 et vendredi 18 Octobre 2019, a eu lieu, à l’Université Complutense de Madrid, le 3ième congrès international: 



« Dieu dans la littérature contemporaine - Auteurs en quête d’auteur »

Dans ce cadre, le jeudi, a été présentée la conférence intitulée:

 « La nouvelle mystique de MAAM et la mystique chrétienne » 

dont nous restituons le texte :



LE PRINCE DU TEMPS :
La nuit était noire
d’un noir sans étoiles
qui embaumait l’air.
Le Prince du temps
avec des ailes de lézard superposées
volait et volait
par un ciel engommé
obscur
jusqu’aux entrailles.

Les mots surgissent depuis un lieu inconnu et le poète comme un médium inspiré et passif les recueille et les exprime sur le papier.
Ce processus a été décrit par les Surréalistes comme « écriture automatique ».
C’est un mode de création « mystérieux » directement relié aux visions et phénomènes extra-sensoriels, dans lequel n'interviennent ni la volonté, ni la raison, ni la pensée.
Ces éléments qui définissent le processus de création originel, nous autorisent à parler d'une sorte de mystique parce que ce processus s'identifie et s'oriente vers une fusion complète et harmonieuse avec le verbe, la source du mystère de la vie et l’origine de tout ce qui existe.
De cette fusion, naît le rêve du poète.
Ainsi, se présente à nous la mystique de Maria Angeles Argote Molina (MAAM).

MOTS
Mots, entre le papier et le temps: mots.
Solitude qui cherche le fleuve
pour y noyer les ombres méticuleuses qui la frôlent.

La lune reflétée par les hautes fenêtres pleure.
Silences de neige saisis par le temps
marquent rondelets le cours des jours.

La lune grandit, remonte les façades
apparaît perpétuelle entre les fissures de l'espace.
Un baiser moisi chante des chansons d'amours impossibles.

Labyrinthes qui émergent et abolissent les soupirs
avec leur poudre d'ennui, abolissent les vents, abolissent les soleils.
Dans un panneau d'hiver, entre inventions géométriques et chétives
ils abolissent l'esprit ouvert qui nous marque et nous féconde.


Et nous nous faisons vieux sans boire de la vie son cœur d'amande.
Dans les profondeurs bat l'écho de la Terre.
Dans les profondeurs rêve l'enfant avec son bateau traversant les mers.

Solitudes entreposées sur des surfaces obtuses.
Le jour est mort-né, les heures sont mort-nées
l'odeur de la mort nous berce, pleure son aspiration d'être vivante.
Solitude qui s'effondre blessée comme un pigeon
sur le trottoir gris et pourri et gris.

Mots entre le papier et le temps: mots.


DÉFINITIONS de BASE


MOT n°1 : MYSTICISME
Résultat d’un état mental qui fait que tout l’esprit de l’être humain est dédié à percevoir l’ineffable : tout ce qui n’a ni forme, ni aspects, ni qui ne peut être dépeint ni exprimé mais qui existe par les émotions qu’il génère.
Quiconque a connu cet instant où son esprit et tout son être, expérimentent une émotion bouleversante sans qu’elle se doive à quelque chose pourvu de forme ou d’aspect matériel directement saisissable, énonçable ou reconnaissable, sait qu’il existe « quelque chose » avec lequel il est possible de communiquer et de sentir des émotions très intenses autant spirituellement que physiquement. Et ce « quelque chose » est ce qui a été identifié au cours de l’histoire humaine comme la divinité.
Cela peut être « Le Prince du temps », « Dieu », « Le Seigneur », « Sa Majesté », « Jésus »… ou simplement: « Ce qui n’a pas de nom ».

MOT n° 2 : (le) MYSTIQUE
C’est un être humain dont l’esprit est fasciné par cette faculté de notre être d'établir une communication intense avec ce quelque chose « qui n’a pas de nom », qui paraît se cacher derrière les choses et qui n’est autre que l’origine de toutes les choses.
Le mystique, fasciné par le mystère de la vie, consacre entièrement la sienne à cultiver cette relation, à l’agrandir, à l’enrichir, en essayant de transmettre au monde qui l’entoure, dans ses actes et ses paroles, les enseignements profonds et les révélations qui naissent de cette relation.
Teresa de Avila (Thérèse de Jésus) et Juan de Yepes (Jean de la Croix) ont transmis leurs enseignements et ont essayé de se faire comprendre, dans un environnement régi par de rigides schémas mentaux, moraux, intellectuels, spirituels et religieux.
Comme MAAM, ils utilisèrent la langue castillane et l’Art de la poésie pour accomplir cette labeur dans la très chrétienne et très catholique Espagne du 16ième siècle.

MOT n° 3 : (la) MYSTIQUE
Ce n’est pas –bien que cela le soit dans certains cas- la version féminine de ce qui précède.
Il faut entendre par ce mot, le corpus de l’héritage du mystique, le récit particulier de son expérience, de sa vie, de ses paroles et de ses faits. De préférence, écrits de sa main, faits de sa chair, de ses os et de sa sueur.
En elle, il nous faut toujours souligner les procédés employés pour atteindre cette union parfaite avec « ce qui n’a pas de nom » et les moyens déployés pour léguer à l’Humanité les enseignements, fruits de cette connexion, c'est-à-dire « l’œuvre ».
Pour des raisons de temps, nous nous limiterons aujourd’hui à traiter ces deux aspects fondamentaux du mysticisme.


1/ L’UNION AVEC « CE QUI N’A PAS DE NOM » :

Il y a en MAAM, Teresa et Juan un mot essentiel : SOLITUDE

« Je suis la Solitude Première
belle et inévitable force
qui accompagne chaque instant de création.
Sans moi
sans ma quiétude et mon calme
le grand événement
des transformations incessantes
est impossible»

Solitude, quiétude et calme.
Dans cet état, l’âme trouve la situation physique et émotionnelle nécessaire pour prendre contact avec la divinité.
Celle-ci se donne seulement dans des lieux déterminés : que ce soit dans les jardins ou les sanctuaires naturels, LA NATURE est le lieu par excellence.
Parce qu’elle est la manifestation de tout ce qui existe et du phénomène des transformations incessantes.
C’est l’école de tous les artistes et le lieu de prédilection du mystique pour tous les peuples, toutes les cultures et toutes les époques.
Tout s’apprend en contemplant la nature et s’ouvre alors la porte qui sépare l’homme du principe créateur de l’Univers.
Teresa et Juan utilisèrent aussi les temples et les constructions, refuges de la spiritualité, édifiés au fil des siècles.
Là, la contemplation devient « oraison mentale » médiatisée par les œuvres d’art érigées en symboles propres à la religion régnante en ce temps et en ce lieu.
MAAM utilise la nature de son sanctuaire et l’emplacement privilégié de son atelier de l'Albaicin.
Leurs vies, comme toute vie humaine, sont la manifestation d’un Rêve.

RÊVE
Rêve qui ne s'éveille
et se fait nuage.
Rêve qui nous étouffe.
Le ciel était gris
la mer lointaine et belle
la terre possédée
par des géants obscurs
et mon âme perdue
tâtonnant le terrain
pour pouvoir se saisir
du passage des jours.

La contemplation permet que se produise l’union avec la divinité.
Depuis cette union, le mystique peut accéder à un nouvel état qui endort et dissipe complètement « les 3 puissances naturelles des créatures : volonté, mémoire et entendement ».
C’est le « ravissement » que décrit Teresa :
« Ravissement ou élévation ou envol dit de l’Esprit ou fascination, tout est un. Je dis que ces différents noms sont une seule et même chose et aussi s’appelle extase ».
Dans cet état, tout prend son sens, même « la compréhension qui ne comprend pas ce qu'elle comprend».
C’est alors que MAAM découvre l'Harmonie « première messagère des cieux de Lumière » qui se manifeste dans la totalité de l’Univers.
Apparaît la transcendance de toutes les choses, que MAAM décrit comme « transformations incessantes », à côté de la vanité du monde des hommes.
Teresa écrit :
« … (l’âme) se fatigue du temps passé à penser aux points d’honneur et à la tromperie qui amène à croire ce qu'est l’honneur, voit que c’est un grand mensonge et que nous vivons tous en lui… ».
Juan insiste :
« Tout l’être des créatures comparé à l’infinitude de Dieu n’est rien, et par tant l’âme qui en lui met son penchant, devant Dieu n'est rien et moins que rien… »
En cela réside un premier enseignement de toute expérience mystique « le monde des hommes, dans lequel nous sommes tous, n’est que pure tromperie.»
C’est une vérité source de douleur, de larmes et de souffrances.
Mais il existe un autre enseignement :« La divinité, qui embrasse tout, est pur amour. »
MAAM écrit :
« Amour, Amour diffusé dans tout l’univers, tu saisis maintenant l’essence de la Pureté altière et du Temps aguerri. »
C’est l’Amour Divin, que tous les mystiques célèbrent, qui les pousse à partager leurs expériences.
Ils ne peuvent cesser d’aimer ces créatures égarées, desquelles ils ont dû s’écarter pour se réfugier dans la solitude.
Et ils brûlent d’envie de leur ouvrir les yeux avec les vérités qui émanent de «ce qui n’a pas de nom».

2/ LE CORPUS DE LA MYSTIQUE (L’ŒUVRE) :

Si les processus pour se connecter avec la Divinité sont très similaires pour tous les mystiques, la façon de partager les expériences vécues, l’œuvre, est totalement singulière, unique, parce qu’elle dépend des circonstances de leurs vies.
Teresa et Juan n’ont pas eu d’autres alternatives que de s’adapter au cadre spirituel de l’Église Catholique du 16ième siècle, tenaillé par l’Inquisition.
De là, l’acharnement obsessionnel de Teresa pour obtenir le soutient de ses confesseurs et éminents lettrés de l’époque.
Quand à Juan, il ne peut le dire plus clairement :
« …ce n’est pas mon intention de m’écarter du droit chemin et de la doctrine de la Sainte Mère l’Église Catholique parce que dans ce cas, je me soumets et résigne totalement à son mandat. »
MAAM bien qu’éduquée aussi dans la très catholique Espagne franquiste, a vécu des circonstances bien différentes. Elle est fille du 20ième siècle où culmine un profond processus de rejet de toute spiritualité liée à la religion.
Ses approches sont étrangères à toute tradition religieuse. C'est pourquoi nous pouvons parler dans son cas d'une nouvelle mystique. Sa mystique découle exclusivement d’une réalité: LES MOTS et d'un rêve: LA POÉSIE.
Ses vers naissent de visions en état de transe, sans intervention ni de la volonté, ni de la raison, ni de la pensée. En cela elle garde une affinité avec les Surréalistes.
Elle n’établit pas de communication avec une seule présence, ni avec Trois qui sont Une, mais avec une multitude.
Si "au commencement était le verbe", une question se pose: D’où viennent les mots ?
MAAM dans son œuvre « El llanto de la Amarga…» trouve deux personnages lumineux : PRIMPANA la princesse des mots naissants :
« La belle Primpana
porteuse dans les ondes
du vent cristallin
des mots naissants
avec un cœur de rubis. »

Et ZORA, nymphe des bois où reposent les mots. Primpana et Azur (prince des mélodies éthérées) sont les parents du Nouvel Art, qui dirige le «saut évolutif des Zones Planétaires».
L’Harmonie et la Pureté sont témoins, sur la planète cristalline, de l’arrivée des mots.

"Ce sont les mots
-dit la Pureté-
qui viennent chercher leur cœur.
Parce que les mots
ont un cœur amovible.
Ainsi ils peuvent dormir
indéfiniment
dans les bois de Zora
leur nymphe préférée.
Ensuite quand ils veulent
s'éveiller à nouveau
ils viennent sur leurs petits sièges endormis
et joyeux ils viennent
jusqu'aux chaudes entrailles
de ma profonde cave
où leurs cœurs dorment aussi
et dans leur rêve
se transforment
et s'enrichissent."

Puis les mots sont recueillis par le poète pour alimenter, encore et encore, sa lyrique. Et c’est ainsi que son Rêve devient ŒUVRE: œuvre faite de mots et de parole.

POUR LA MER

Tu es arrivé jusqu'ici…
Tu as traversé les denses goulets de la brume
le silence proscrit des champs castrés.
Tu as roulé en écume comme chant céleste
et royale de ton manteau tu as caché la lune.
Mais à l'arrière tu laissas le sel
cette humeur saline qui me fait amoureux
cet aller et venir soutenu
par de fugaces Néréides
cet enlèvement multiple
de roches tamisées
par la langue des eaux.
Ils m'ont dérobé le calme.

Ô cœur écartelé
entre le mont, cuirasse
des rêves naissants
et l'océan palpitant
avec sa rumeur continue!
Qui pourrait être nymphe
compagne d'Artémis?
Descendre par les eaux
pures des monts
chantante et allègre
comme nouveau née
et arriver jusqu'à toi horizon salé
et arriver jusqu'à toi…
ô, lyrique contraste
de liquide métal 
et composer avec toi la symphonie
le cantique des 100.000 espèces
comme une espèce de plus
ma peau déjà nacrée
la chevelure océanique.

Vous m'avez barré le passage
immenses barricades
dans les plaines peuplées
par des êtres electroïdes
vous détenez mon rire
dans des cuves hermétiques.
Ah! Ma pureté n’est qu’un souvenir lointain!
Sur moi l'immondice
la voracité plastique.
Et je ne veux pas arriver ainsi jusqu'à toi
avec des aiguillons de mort
dans mes ondes obscures.

Et je pleure
je pleure le rêve nouvel
qui ne prospéra dans l'Aurore
je pleure la révolte
de chair corrompue…
Et je pleure et je pleure immenses
des pleurs qui fouettent
les parois de l'Âme…
Essence pure tu arrives
mers évaporées
délivrez moi du tourment
de ne pas être qui je suis
lavez mes blessures
qu'il pleuve, pleuve sur ma vie
inondez les recoins
où triomphe l'oubli.

Je veux être à nouveau messagère
du baiser authentique.
Un… à une…
le vent… chaque vague.


Traduction: Véronique Seguin, Vincent Biarnès, Jean Jacques Fresko.

Sunday, May 10, 2020

MANIFIESTO del TALLER DE ARTE VIMAAMBI




          El SER HUMANO, el ARTE y los ARTISTAS.

    El Ser humano no puede sobrevivir sin alimentar regularmente a su cuerpo; tampoco puede hacerlo si descuida la alimentación de su espíritu y del Arte procede todo alimento espiritual.

    Los artistas, generación tras generación, van procurando, con sus obras y acciones, el “pan espiritual” del que se alimenta una sociedad. Su actividad marca inexorablemente todos los aspectos de la vida humana. Por eso han sido alternativamente cortejados o perseguidos por los poderes fácticos: políticos, religiosos y económicos, en todas las épocas.

    Desde hace más de un siglo, las distintas sociedades humanas están sumidas en un proceso de continua expansión que les lleva a alcanzar paulatinamente una única dimensión planetaria. El concepto de cultura universal se impone cada día más claramente a esta sociedad mundial en construcción y los artistas son los verdaderos artífices de su elaboración.

   Esto supone una tarea realmente revolucionaria que precisa de lugares libres de todo vasallaje, donde las sucesivas generaciones de artistas puedan trasmitir a sus contemporáneos el fruto de su trabajo, sin adulterar, y dar eficazmente su alimento espiritual, a todos los miembros de esta única sociedad planetaria del futuro.
   
                                       

    Nuestro Taller de Arte Vimaambi creado en 1992, pretende ser uno de estos lugares. Ubicado en el barrio del Albayzin, en Granada, tierra y lugar de excepcional atracción para los artistas procedentes de todos los rincones del planeta desde hace siglos.

    Artistas y público, residentes o de paso por Granada, todos están invitados a visitarnos y a participar de nuestras actividades. Ahora también pueden compartir con nosotros este nuevo espacio en la red, este blog donde iremos publicando textos de toda índole, obras gráficas y audiovisuales, tratando de ser coherentes con los planteamientos aquí brevemente esbozados.



                               MANIFESTE DU TALLER de ARTE VIMAAMBI:

L´ÊTRE HUMAIN, L´ART ET LES ARTISTES

    L´être humain ne peut survivre sans nourrir régulièrement son corps, il ne peut le faire s´il néglige aussi la nourriture de son esprit et de l’Art provient tout aliment spirituel.

    Les artistes, de génération en génération, procurent par leurs œuvres et leurs actes, le «pain spirituel» qui alimente une société. Leur activité marque inexorablement tous les aspects de la vie humaine. C’est pourquoi ils ont été alternativement courtisés ou persécutés par tous les pouvoirs : politiques, religieux et économiques en toutes époques.

    Depuis plus d’un siècle, les diverses sociétés humaines subissent un processus d’expansion continue qui les amène à atteindre, peu à peu, une seule dimension planétaire. Le concept de culture universelle s’impose chaque jour de façon plus claire à cette société mondiale en construction et les artistes sont les véritables responsables de son élaboration.

    C´est une tâche réellement révolutionnaire qui demande des lieux libres de toute vassalité où les successives générations d´artistes puissent transmettre à leurs contemporains les fruits de leur travail, sans adultérer, et donner effectivement cet aliment spirituel à tous les membres de cette unique et future société mondiale.

    Notre Taller de Arte Vimaambi, fondé en 1992, prétend être un de ces lieux, situé dans le quartier de l´Albayzin, à Grenade, terre et lieu d´exceptionnelle attraction depuis des siècles pour les artistes venus de tous les coins du monde.

   Artistes et public, résidents ou de passage à Grenade, vous êtes tous invités à nous visiter et à participer à nos activités. Maintenant vous pouvez aussi partager avec nous ce nouvel espace sur le réseau, ce blog où nous publierons des textes de toutes sortes, des œuvres graphiques et audiovisuelles, en essayant d´être toujours cohérent avec les idées ici brièvement exprimées.



                       MANIFESTO of the TALLER DE ARTE VIMAAMBI:

ART, ARTISTS, and THE HUMAN BEING

   Human beings cannot survive without nourishing their bodies on a regular basis; nor can we survive without nourishing our spirits, and from Art all forms of spiritual nourishment emerge.

   Artists, generation after generation, in their works and deeds, have sought the “pan-spiritual”: that which nourishes a society at large. Their activities inexorably mark all aspects of human life. Therefore they have been alternately courted or persecuted by the powers that be, whether political, religious, or economic, throughout all periods of history.

   For more than a century now, human societies have been subject to a process of continuous expansion, that is gradually bringing them towards the realization of a sole planetary dimension. The concept of ‘universal culture’ is being brought to bear on this global society with more clarity each day, and it is the artists who are be the true architects of its elaboration.

   This presents us with a truly revolutionary task that calls for places free of all vassalage, where successive generations of artists can transmit the fruit of their work to their contemporaries without adulteration, and effectively work to provide spiritual nourishment to all members of the pan planetary society of the future.

   Our Taller de Arte Vimaambi, founded in 1992, aspires to be one of these places. Located in the Albayzin neighbourhood in Granada, Spain, a land and location of exceptional attraction for artists hailing from all corners of the planet for centuries.

   Artists, art lovers and the simply curious, residents or those passing through Granada, are all invited to visit us and participate in our activities. Also, they can now share this new space on the web with us, this blog where we will be publishing texts of all stripes and colours, graphic and audiovisual works, working in accordance with the statements briefly expressed above.

Thursday, October 24, 2019

MÍSTICA CONTEMPORÁNEA: La nueva mística de MAAM y la mística cristiana



Los pasados días jueves 17 y viernes 18 de octubre de 2019
tuvo lugar en la universidad Complutense de Madrid
el 3er congreso internacional
"Dios en la literatura contemporánea - Autores en busca de autor"
En este marco, el jueves se presentó una ponencia titulada:

"La nueva mística de MAAM y la mística cristiana”

cuyo texto reproducimos a continuación.


El PRÍNCIPE del TIEMPO:


La noche estaba negra

de un negro sin estrellas
que embalsamaba al aire.

El príncipe del tiempo
con alas de lagarto superpuestas
volaba y volaba
por un cielo engomado
oscuro
hasta la entraña.









Las palabras fluyen desde un lugar desconocido y el poeta como médium
inspirado y pasivo las recoge y plasma sobre el papel.

Este proceso ha sido descrito por los surrealistas como “escritura automática”.

Es un modo de creación “misterioso” directamente relacionado
con visiones y fenómenos extrasensoriales donde no interviene
ni la voluntad,
ni el razonamiento
ni el pensamiento.

Estos elementos definitorios del proceso de creación primigenio
nos autorizan para hablar de una suerte de mística
ya que está identificado y encaminado hacia una fusión
completa y armoniosa
con el verbo
la fuente del misterio de la vida
y el origen de todo lo que existe.

De esta fusión nace el Sueño del poeta.

Así es como se nos presenta la mística de Mª Ángeles Argote Molina (MAAM)

PALABRAS


Palabras
entre el papel y el tiempo: palabras.


Soledad que busca el rio
para ahogar las meticulosas sombras 

que la rozan.

La luna
reflejada en las ventanas altas
llora.

Silencios de nieve atrapados por el tiempo
marcan redondos el pasar de los días.

La luna crece
remonta las fachadas
aparece perpetua
entre las grietas del espacio.


Un beso enmohecido
canta canciones
de amores imposibles.


Laberintos que emergen
y anulan los suspiros
con su polvo de hastío
anulan los vientos
a los soles anulan
en un panel de invierno
entre inventos geométricos y rácanos

anulan
el espíritu abierto
que nos marca y fecunda.

Y nos hacemos viejos
sin beberle a la vida
su corazón de almendra.

En lo profundo late el eco de la tierra.
En lo profundo sueña el niño con su barco

atravesando mares.

Soledad almacenada en superficies romas.
El día nace muerto
nacen muertas las horas
el olor a la muerte nos acurruca
llora sus ansias de estar vivo.

Soledad que se desploma
herida como un pichón
sobre la acera gris
y mohosa
y gris.

Palabras
entre el papel y el tiempo: palabras.




DEFINICIONES BÁSICAS

PALABRA nº1: MISTICISMO

Resulta de un estado mental en el que todo el espíritu del ser humano está dedicado a percibir lo inefable: todo lo que no tiene forma ni aspectos ni se puede retratar ni se puede decir pero que existe porque ¡emociona!

Todo aquel que ha conocido este momento en el que su mente y su ser por entero experimentan una emoción conmovedora sin que está se deba a algo provisto de forma u aspecto material directamente asible, enunciable o reconocible, sabe que existe “algo” con lo que se puede llegar a comunicar y sentir emociones muy intensas tanto espirituales como físicas. Y este “algo” es lo que se ha identificado en el curso de la historia humana con la divinidad.

Puede ser "el Príncipe del Tiempo", "Dios", “El Señor”, "Su Majestad", "Jesús" o sencillamente: "lo que no tiene nombre"


PALABRA nº2: MÍSTICO

Es un ser humano cuyo espíritu está fascinado por esta habilidad de nuestra mente para establecer una comunicación intensa con ese algo “que no tiene nombre” que parece esconderse detrás de las cosas y que no es otro que el origen de todas las cosas.

Al místico le fascina el misterio de la vida y dedica por completo la suya a cultivar esta relación, a ensancharla, a enriquecerla, tratando de trasladar al mundo que le rodea, en sus actos y palabras, las profundas enseñanzas y revelaciones que de estas relaciones nacen.

Teresa de Ávila y Juan de Yepes han trasmitido sus enseñanzas y han tratado de hacerse entender en un entorno regido por rígidos esquemas mentales, morales intelectuales, espirituales y religiosos.

Como MAAM usaron el idioma castellano y el Arte de la poesía para cumplir con este cometido, en la muy cristiana y muy católica España del siglo XVI.


PALABRA nº3: MÍSTICA

No es –aunque en determinados casos pueda serlo- la versión femenina del anterior.

Se suele entender por esta palabra el corpus del legado del místico, el particular relato de su experiencia, de su vida, de sus palabras y de sus hechos. Con preferencia escritos de su puño y letra, hechos de su carne, huesos y sudor.

En ella cabe destacar siempre los procedimientos empleados para conseguir esta perfecta unión con “lo que no tiene nombre” y los medios desplegados para legar a la humanidad las enseñanzas frutos de esta conexión es decir: la obra.
Por razones de tiempo nos limitaremos hoy a tratar estos 2 aspectos fundamentales del misticismo:


1/ LA UNIÓN CON “lo que no tiene nombre”
 

Hay en MAAM, TERESA y JUAN una palabra esencial: SOLEDAD

"Y yo soy la Soledad Primera
fuerza bella e inevitable
que acompaña
a todo momento de creación.
Sin mí
sin mi quietud y mi calma
no es posible
el gran acontecimiento
de las transformaciones incesantes."

Soledad, quietud y calma.

En ese estado el alma encuentra la situación física y emocional necesaria para establecer contacto con la divinidad. 

Está solo se da en determinados lugares: sea entre huertos o santuarios naturales LA NATURALEZA es el lugar por excelencia.
Porque es manifestación de todo lo que existe y del fenómeno de las transformaciones incesantes.
Es la escuela de todos los artistas y el lugar predilecto del místico en todos los pueblos culturas y épocas.
TODO se aprende contemplando a la naturaleza y se abre la puerta que separa al hombre del principio creador del universo.
Teresa y Juan usaron también templos y construcciones refugios de la espiritualidad levantados a lo largo de los siglos.
Allí la contemplación deviene "oración mental" mediatizada por obras de Arte erigidas en símbolos propios de la religión reinante en aquel tiempo y lugar.
MAAM usó la naturaleza de su santuario y la privilegiada ubicación de su estudio albaicinero.

Sus vidas como toda vida humana son manifestaciones de un Sueño.
 

SUEÑO

“Sueño
Sueño que no despierta
y se hace nube.

Sueño que nos ahoga.

El cielo estaba gris.
El mar lejano y bello.
La tierra poseída por
Gigantes oscuros
y mi alma perdida
tanteando el terreno
para poder asirse
al paso de los días.”


La contemplación permite que se produzca la unión con la divinidad.
Desde esta unión el místico puede acceder a un nuevo estado en el que se adormecen o desvanecen por completo “las tres potencias naturales de las criaturas: voluntad, memoria y entendimiento”.

Es el “arrobamiento” que describe Teresa:
“Arrobamiento u elevamiento u vuelo que llaman de espíritu u arrebatamiento, que todo es uno. Digo que estos diferentes nombres todo es una cosa y también se llama éstasi.”

En este estado todo cobra sentido incluso el “entendimiento que no entiende lo que entiende”. Es cuando MAAM encuentra a Armonía “mensajera primera de los cielos de luz” que se manifiesta en la totalidad del universo.

Aparece la transcendencia de todas las cosas que MAAM describe como “transformaciones incesantes”, junto a la vanidad del mundo de los hombres.

Teresa escribe:
“Fatigase (el alma) del tiempo en que miró puntos de honra y en el engaño que traía de creer que era honra lo que el mundo llama honra; ve que es grandísima mentira y que todos andamos en ella.”

Y Juan insiste:
“Todo el ser de las criaturas comparado con el infinito de Dios nada es; y por tanto el alma que en él pone su afición, delante de Dios también es nada y menos que nada…”

En esto reside una primera enseñanza de toda experiencia mística:“el mundo de los hombres, en el que andamos todos, es puro engaño”

Es una verdad fuente de dolor, lágrimas y sufrimientos.

Pero existe otra enseñanza: “la divinidad, que lo abarca todo, es puro Amor”.
 

MAAM escribe:
“Amor, amor que propagado por todo el universo ahora prendes la esencia de la Pureza altiva y el aguerrido Tiempo.”


Ese Amor Divino, que todos los místicos celebran, es él que los empuja a compartir sus experiencias.
No pueden dejar de AMAR a esas criaturas engañadas, de las que han tenido que apartarse para refugiarse en la Soledad.

Y ansían desengañarlas con las verdades que emanan de "lo que no tiene nombre".


2 / EL CORPUS DE LA MÍSTICA (LA OBRA)

Si los procedimientos para conectar con la divinidad son muy similares para todo místico el modo de compartir las experiencias vividas, LA OBRA es totalmente singular, irrepetible, porque depende de las circunstancias de su vida.

Teresa y Juan no tienen otra alternativa que ajustarse al marco espiritual de la iglesia católica del siglo XVI, atenazado por la Inquisición.

De allí el empeño obsesivo de Teresa en conseguir el respaldo de sus confesores y letrados eminentes de la época.


En cuanto a Juan no lo pudo decir más claro:
“… no es mi intención apartarme del sano sentido y doctrina de la santa Madre Iglesia Católica porque en tal caso totalmente me sujeto y resigno a su mandato…”

MAAM, aunque educada en la también muy católica España franquista, vivió circunstancias bien diferentes. Es hija de un siglo XX donde culmina un profundo proceso de rechazo a toda espiritualidad ligada a la religión.

Sus planteamientos son ajenos a cualquier tradición religiosa. Por eso podemos hablar en su caso de nueva mística. Su mística arranca exclusivamente de una realidad: LAS PALABRAS y de un sueño: LA POESÍA

Sus versos nacen de visiones en estado de trance, sin intervención ni de la voluntad ni del razonamiento ni del pensamiento. En eso guarda afinidad con los surrealistas.

No establece comunicación con una presencia sola, ni con 3 que sean 1, sino con multitud de ellas.

Siendo el verbo lo primero se impone una pregunta:  

¿De dónde vienen las palabras?

MAAM, en su obra “El llanto de la Amarga…”, halla a 2 personajes lumínicos:

PRIMPANA la princesa de las palabras nacientes:

“La hermosa Primpana 
portadora en las ondas
del cristalino viento
de las palabras nacientes
                                           con corazón de rubí”

y ZORA ninfa en cuyos bosques descansan las palabras. Primpana y Azur (príncipe de las etéreas melodías) son padres del Nuevo Arte, que lidera "el salto evolutivo de las Zonas Planetarias". 


La Armonía y la Pureza presencian en el planeta cristálico la llegada de las palabras:

"Son las palabras.

Dijo la Pureza

Vienen a buscar su corazón.
Porque las palabras
tienen un corazón
de quita y pon.
Así pueden dormir
por tiempo indefinido
en los bosques de Zora
su ninfa preferida.

Después cuando ya quieren
de nuevo despertar
vienen en sus sillitas dormidas 

y
risueñas vienen
hasta la cálida entraña
de mi profunda bodega
donde sus corazones
también duermen
y en su sueño
se transforman
y enriquecen."

Entonces las palabras son recogidas por el poeta para alimentar una y otra vez su lírica. Y es así como su Sueño deviene OBRA: obra hecha de palabras y voz.




Has llegado hasta aquí…

Atravesaste los densos

barrancales de la niebla

el proscrito silencio

de los campos capados.

Has rodado en espuma
como canto celeste
y has ocultado regio
la luna con tu manto

Mas atrás te dejaste la sal

Ese salino humor que me enamora
Ese vaivén sostenido
por fugaces Nereidas
Ese embeleso múltiple
de rocas tamizadas
por la lengua del agua


Me han robado la calma








!Ay corazón partido
entre el monte coraza
de los sueños nacientes
y el océano batiente
con su rumor continuo!

¡Quien pudiera ser ninfa
compañera de Artemis!
Descender por las aguas
purísimas del monte
cantarina y risueña
como recién nacida.

Y llegar hasta ti horizonte salado
Y llegar hasta ti…
Oh lírico contraste de liquido metal
Y componer contigo la sinfonía
El cántico de las 100.000 especies
Como una especie mas
Ya perlada mi piel…
El cabello oceánico.






Me habéis cortado el paso
Inmensas barricadas
En las vegas pobladas

por electróides seres
detuvisteis mi risa
en herméticas cubas

¡Ah mi Pureza solo un recuerdo lejano!

Sobre mí la inmundicia

La vorágine plástica
Y no quiero llegar hasta ti de esta suerte
Con punzones de muerte
en mis ondas oscuras

Y lloro
Y lloro el sueño novel
Que no cundió en la Aurora
Y lloro el desacato
De carne corrompida…

 

Y lloro y lloro inmenso
Un llanto que fustiga
Las paredes del Alma…
Esencia pura llegas
Evaporados mares
curadme del tormento
De no ser quien yo soy


Lavadme las heridas
Lloved lloved sobre mi vida
Inundad los rincones
Donde vence el olvido
Quiero ser de nuevo mensajera
Del genuino beso
Uno… a una
El viento… cada ola





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